À l’approche de ma retraite, la question de l’avenir d’IBS pesait lourdement sur mes épaules. J’avais construit cette entreprise avec la confiance de nombreux collaborateurs, la plupart d’entre eux recrutés dès leur sortie d’école. Parmi eux, celui qui deviendrait le tout premier gérant de la SCOP. Il n’avait jamais connu d’autre employeur, et il n’était pas le seul dans ce cas.

Je refusais catégoriquement de laisser tomber ces personnes en vendant IBS à un simple repreneur intéressé uniquement par mon portefeuille client. Malgré les multiples propositions, dont certaines mirobolantes, je restais attaché à l’impact social et humain de mon entreprise.

C’est lors d’une réunion à la chambre de commerce, consacrée à la transmission d’entreprise, que tout a changé. À une époque où l’on ne vantait pas les mérites des SCOP, j’ai assisté à une présentation qui a radicalement modifié ma perception. L’approche, la vision partagée ce jour-là m’ont intrigué et incité à approfondir mes réflexions. J’ai partagé cette découverte avec mes collaborateurs les plus proches, et ensemble, nous avons décidé d’explorer cette voie.

Bien que cela ait entraîné un manque à gagner, je ne regrette pas ma décision. J’ai créé une entreprise, je l’ai développée, et l’avoir transmise à mes salariés dans le cadre d’une SCOP est une source de fierté. C’est la réussite d’un entrepreneur qui a choisi la voie de la réflexion, de l’éthique, et de la préservation des valeurs humaines au cœur de son entreprise. L’aventure continue, portée par un esprit coopératif et une vision durable.